Les sorties cinéma de la semaine : “Memory”, “La Belle de Gaza”, “Greenhouse”… (2024)

Quels films voir cette semaine (ou pas)? Chaque mercredi, retrouvez nos critiques des dernières sorties en salles.

“Memory”, de Michel Franco : notre coup de cœur

Genre: splendide mélo sec. Il perd la mémoire, elle ploie sous les souvenirs… Michel Franco, grand cinéaste de la tension et du dégraissage, signe une splendide réussite, servie par deux acteurs intenses et bouleversants. Rarement film d’amour aura autant joué avec nos nerfs. (Avec Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Merritt Wever. 1h40.)

“Fainéant·es”, de Karim Dridi

Genre: Thelma et Louise en camtar. Itinéraire à la fois heurté et solaire de deux filles marginales à travers la France. Une fiction juste et profondément attachante, irriguée par la vérité et la vie des méthodes du réalisateur Karim Dridi (Bye-bye, Chouf), issues du documentaire. (Avec Faddo Jullian, .jU., Odette Simoneau. 1h46.)

“La Belle de Gaza”, de Yolande Zauberman

Genre: transfrontière. Yolande Zauberman part à la recherche d’une transgenre croisée sur le tournage de son film précédent, qui aurait fui Gaza à pied pour vivre sa vie de femme à Tel Aviv. Et signe un nouveau film poignant sur le passage des frontières et le courage d’être soi. (Documentaire. 1h16.)

“Salem”, de Jean-Bernard Marlin

Genre: Roméo et Juliette apocalyptique. Tout à sa démesure, le cinéaste ne choisit pas et filme la foi d’un jeune homme persuadé de déplacer les montagnes, voire de faire des miracles. C’est Sous le soleil de Satan chez Brian De Palma. (Avec Dalil Abdourahim, Oumar Moindjie, Wallen El Gharbaoui. 1h43.)

“Adam change lentement”,de Joël Vaudreuil

Genre: Solondz animé. L’adolescence, cet âge ingrat. Encore plus quand on est victime, comme Adam, de harcèlement. Avec finesse et humour (noir), le réalisateur québécois Joël Vaudreuil renvoie le spectateur adulte à ses souvenirs. Une chronique cruelle et juste. (Animation. 1h36.)

“Anhell69”, de Theo Montoya

Genre: à tombeaux ouverts. Entre fantasmes et réalité, cet essai documentaire hybride évoque une ville de Medellín en proie à la violence et à la désespérance. Le premier film «trans» d’un jeune Colombien au talent prometteur. (Avec Alejandro Hincapié, Camilo Machado, Alejandro Mendigana. 1h15.)

“Assemblage”, de Sofiene Mamdi

Genre: coup de force maladroit. Ce polar singulier nous entraîne dans la frénésie d’une soirée décisive dans un bar, en temps réel. Même s’ il convient de saluer l’exploit – le film entier n’est qu’un seul et même plan-séquence –, ce ballet face caméra un peu bancal peine à nous captiver. (Avec Luke Stratte-McClure, Julien Romano, Catalina Cuevas. 1h32.)

“Greenhouse”, de Lee Sol-Hui

Genre: karma trop chargé. Les malheurs pleuvent sur l’héroïne de ce premier film, jouet d’un scénario fataliste dont la noirceur calculée finit par rebuter. Restent quelques scènes habilement mises en scène et l’envie de suivre une jeune autrice prometteuse. (Avec Seo-Hyeong Kim, Jae-sung Yang, So-yo Ahn. 1h40.)

“Une autre vie que la mienne”, de Malgorzata Szumowska et Michal Englert

Genre: un autre film que prévu. Dans les années 1980, un jeune Polonais se marie puis devient femme… Conçu comme une saga déployée sur quatre décennies, ce film ambitieux et souvent superbement mis en images déçoit par son manque d’émotions, mais aussi de contenu sur un sujet fort. (Avec Malgorzata Hajewska, Joanna Kulig, Jacek Braciak. 2h04.)

“Abigail”, de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett

Genre: de trop haute lutte. Des méchants kidnappeurs séquestrent une pauvre petite fille riche qui se révèle vampire, plus féroce qu’eux! L’hémoglobine et l’humour se mêlent dans ce film d’horreur orchestré comme un combat de catch, un show parfois amusant et souvent poussif. (Avec Melissa Barrera, Dan Stevens, Alisha Weir. 1h49.)